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Hiroshima

  • roroandlili
  • 29 sept. 2015
  • 4 min de lecture

La première impression que nous a faite Hiroshima est que c'est une ville très accueillante. C'est loin d'être une ville morte, au contraire. Nous l'avons trouvée même plus vivante que certains endroits où on est allées.

Hiroshima a très bien su se reconstruire après la catastrophe du 6 août 1945 où une bombe atomique explosa au-dessus de la ville. Et ça se voit, ça se ressent dans sa volonté de s'ouvrir aux autres, d'aller en avant des simples touristes que nous sommes. A l'arrivée du shinkansen, comme d'habitude, on ne savait pas trop par où aller, on s'est alors procurées des plans, quand, tout à coup, une femme qui travaillait pour le Hiroshima Hello Project nous a accostées, demandant si on cherchait de l'aide. Elle nous a bien aidé pour trouver le bureau où déposer nos bagages jusqu'au soir, le temps qu'on soit de passage dans cette ville avant de rejoindre Miyajimaguchi. Elle nous a aussi indiqué où se trouvait Okonomimura, le village d'okonomiyaki, une spécialité culinaire d'Hiroshima à base d'omelette, de nouilles, d'une sauce spéciale et parfois agrémentée de légumes. Elle nous a laissées aux portes du bus qui nous y mènerait. On s'est régalées mais on ne pouvait plus rien avaler après! (il vaut mieux pas avoir un apétit d'oiseau quand on commande une portion d'okonomiyaki)

Ensuite, on s'est rendues au parc du Mémorial de la Paix où on peut observer entre autre le cénotaphe (qui renferme le registre des noms de toutes les victimes disparues, des plaques en métal écrites en plusieurs langues disposées à côté donnent des explications) et la flamme de la paix. Cette dernière ne sera éteinte que le jour où le monde se sera débarassé de sa dernière arme nucléaire.

De nombreux monuments sont disposés tout au long du parcours. On peut citer, entre autres, la cloche de la paix, qui portait une inscription nous invitant à la faire résonner pour qu'elle puisse "se faire entendre jusqu'à l'autre bout du monde" (pour "raisonner" tous les peuples (oui, je sais, jeux de mots pourri... il en reste tout de même que c'est le message qu'elle veut faire passer)). Bien sûr, elle n'est pas aussi puissante mais c'est un symbole assez fort, vous ne trouvez pas? On s'est prêtées au jeu.

Il y avait aussi un monument pour les victimes coréennes de la bombe (travaillant de force au Japon, ils représentèrent 10% des 140 000 morts décomptés). Il a été édifié dans le but de libérer les âmes des défunts car, oubliés, aucune funéraille ne fut organisée en leur mémoire à l'époque.

Mais, le monument qui nous a le plus marqué reste le monument des enfants pour la paix. Celui-ci se dresse tout en hauteur et, à son sommet, se tient une enfant qui porte vers le ciel une grue en métal. De chaque côté, un garçon et une fille sont représentés. Ce monument est en honneur de tous les enfants décédés suite aux maladies contractées après l'attaque nucléaire. On y fait plus particulièrement référence à l'histoire de Sadako Sasaki qui fut exposée aux radiations à l'âge de 2 ans. A 11 ans, alors qu'elle venait de développer une leucémie, elle s'est mise l'idée en tête de réaliser 1000 grues en papier. Au Japon, les grues sont symboles de longévité, aussi peut-être espérait-elle pouvoir guérir de par son oeuvre. Malheureusement, elle mourut avant d'avoir pu y parvenir. Ses camarades de classe finirent alors le travail à sa place, et cette histoire qui émut tous le pays provoqua une vague de création de grues en papier y compris par delà les mers. La grue est alors devenue un symbole de paix. Aujourd'hui, ce sont toutes ces grues multicolores qui décorent le monument à sa base.

Tout plein de grues en papier de toutes les couleurs sont disposées à divers endroits à travers le parc.

De l'autre côté de la rivière, face au parc, tiennent sur ce qui leur reste de squelette les ruines du dôme Genbaku, aujourd'hui dénommé dôme de la bombe A. En se tenant face à lui, on réalise toute l'ampleur du choc qu'a pu créer l'explosion. Maintenant, tout s'est reconstruit, mais à l'époque, ce fut un des seuls bâtiments à rester debout, tout n'était que chaos et désolation autour.

Non loin de là, des enfants de survivants aujourd'hui âgés racontent le jour qui a changé leur vie. Ils montraient aux gens des classeurs rédigés en diverses langues remplis d'images d'archives toutes plus choquantes les unes que les autres (l'état de la ville après l'explosion, les bébés mutés et non viables qui naquirent par la suite...) et de textes relatant toute l'horreur que les habitants d'Hiroshima ont connue. On apprend que le Japon prône la destruction de toutes armes nucléaires, que lui-même s'est débarassé des siennes il y a longtemps, que Jimmy Carter fut le seul président américain (après sa démission de la maison blanche) à être venu visiter le musée du Mémorial de la Paix, que majoritairement, les japonais n'en veulent plus aux américains, que c'était le contexte de la guerre, mais qu'il faut aussi que l'on mette tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'une chose comme ça n'arrive plus jamais...

Venez passer ne serait-ce qu'une demi-journée à Hiroshima et vous en ressortirez changé. Pourquoi les guerres, pourquoi le terrorisme? Cela nous pousse à nous poser les bonnes questions. Vous serez aussi surpris par l'accueil et l'enthousiasme dont la ville fait preuve.

Nous finirons par cette phrase que nous avons pu lire là-bas: "Souvenez-vous d'Hiroshima, pour que ça ne se reproduise plus jamais".

 
 
 

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Roro et Lili, amies d'enfances, vous emmènent suivre leur petit road-trip à l'autre bout du monde...

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